Archimède
Archimède
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Archimède – Julia (Clip officiel)
Archimède – Je prends (Clip officiel)
Ceci n’est pas un clip d’Archimède (Les petites mains / Lyrics video)
Archimède – Le bonheur (Clip officiel)
Archimède – Au diable vauvert
Archimède – Vilaine canaille
Archimède – L’été revient (Clip officiel)
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en bio
ARCADIE, LE TROISIÈME ALBUM D’ARCHIMÈDE, ENFONCE
LE CLOU DE LEUR STYLE FRANGLAIS-FRINGANT. NOUVEL ÉPISODE, NOUVELLE ÉQUIPE DE PRODUCTION (LA TEAM A.L.B.E.R.T.)
POUR UNE PALETTE ÉLARGIE DANS LES SONS ET DANS LES THÈMES. BIENVENUE EN ARCADIE.
Autant se l’avouer tout de suite, il y a des groupes qui possèdent un certain capital sympathie. D’emblée. Archimède fait partie de ceux-là. Depuis leur premier album en 2009, on s’est tout de suite senti à l’aise avec ce style franglo-saxon inventé par les frères Boisnard, Fred et Nico : de vrais bons textes en français servis par de vraies bonnes mélodies à l’anglaise. Rappelez-vous, des titres comme Fear Facteur ou L’été revient, à l’époque on n’en revenait pas. Ensuite avec Trafalgar (l’album de 2011), les Archimède nous prouvaient qu’ils étaient toujours dans le coup, et nous avec eux. Emporté par ses singles Le bonheur, Je prends, le groupe mène deux années de tournée, ouvrant au passage des concerts pour Bénabar, Hubert-Félix Thiéfaine et même pour l’idole Johnny Hallyday !
Aujourd’hui voici cet album, ce troisième album qui nous emmène en Arcadie…
Tout va se jouer en huit semaines, de septembre à octobre 2013, aux studios Harryson de Pantin. Pour ce nouvel album, ils choisissent un nouveau groupe et une nouvelle équipe de réalisateurs : le groupe A.L.B.E.R.T. « Vincent Taurelle, Ludovic Bruni et Vincent Taeger, trois excellents musiciens et réalisateurs qui nous ont énormément apporté » raconte Fred. Cette équipe avait déjà collaboré avec Beck, Alain Souchon, Jean Louis Aubert ou Arthur H ; sur l’étagère de leur bureau, des Victoires de la Musique pour les albums d’Oxmo Puccino et de La Grande Sophie. En studio une seule décision est prise, une seule direction est donnée : le LIVE ! Tout se passera en prise directe… et ça s’entend ! Écoutez Allons enfants, le titre d’ouverture du disque : « un, deux, trois, quatre… Ce démarrage, avec le décompte du batteur, on a choisi de le garder pour lancer l’album et faire ressentir le côté direct live de
Arcadie dites-vous ? Une définition s’impose, Nico s’en charge : « L’Arcadie, c’est le paradis terrestre, mais c’est aussi le paradis perdu. Ça désigne à la fois le pays du bonheur et l’âge d’or révolu. C’est un mot ambivalent, à double fond. Il résume parfaitement notre album parce que notre optimisme solaire (Julia, Les indociles, etc.) ne va pas sans une conscience tragique (Allons enfants, Le grand jour…). On a toujours voulu œuvrer dans ces deux registres a priori opposés : les chansons joyeuses, allègres, et les ballades plus sombres. Arcadie rend bien compte de cette dualité-là ».
Mais avant d’aborder ce paradis en Arcadie, les deux Boisnard se sont imposé un rythme d’enfer : enfermés un bon paquet de temps, chacun de son côté. À appliquer la règle des 3 B : bosser, bosser et bosser. Isolés pour composer, construire, chercher, recommencer. Trouver un fil et tirer dessus : parfois la pelote se défait toute seule, parfois non. Au total, ils émergent avec une trentaine de maquettes pour ne retenir que onze chansons sur le disque.
l’enregistrement… Ça et ces notes de synthé aussi dès l’intro, ces guitares sur lesquelles nous avons utilisé un effet detune, ça annonce un truc un peu nouveau, c’est pas le Archimède qu’on a l’habitude d’entendre… » précise Fred.
Archimède 2014, un son tout neuf et des préoccupations actuelles. Le monde du travail, le sort des petits salariés restent un sujet de prédilection. Sur Trafalgar, l’album précédent, c’était déjà évoqué avec des titres comme Les petites mains ou Bye Bye Bailleur. Sur Arcadie la courbe ne s’inverse pas, la preuve avec Allons enfants : « Cette crise, on nous en parle depuis 2008 et on a l’impression que pour les générations à venir ça va mal finir… On ne s’est jamais revendiqué comme un groupe engagé mais on doit l’être au fond… » Toujours sur le sujet mais en plus léger (quoique ?) Toi qui peines au bureau : « Hommage à toutes les personnes qui triment ! Tout l’intérêt de cette chanson, c’est le contraste entre la forme très dégagée, l’ambiance estivale, chaloupée, avec les bruits de plage au début, et le fond très engagé ! Quand on fait le choix d’écrire en français, il faut qu’il y ait un propos derrière… » Et ce choix du français dans le texte : voilà une extension du domaine de la lutte pour Archimède ! Par deux fois le groupe a été nommé aux Victoires de la Musique pour souvent perdre face à des musiciens qui donnent dans l’anglais. Ça Fly Away règle ça cash ! Le groupe vient bouter ces (faux) Anglais hors de la scène française. « C’est une chanson à charge, explique Nico, mais à prendre au second degré… Les groupes évoqués ici sont aussi des potes ! On a voulu s’amuser à tacler mais sans être crétin ! Ce titre, Ça Fly Away, on voit ça comme un truc à la Renaud ou à la Dutronc… » Le plus agaçant étant que ces groupes français qui chantent “dans un anglais d’aé- roport” (dixit Nico) se disent insensibles à la chanson française, une aberration pour les Boisnard : « Une culture solide, c’est d’abord une culture transversale, il faut savoir apprécier des mythes comme David Bowie ET Michel Polnareff, Johnny Hallyday ! C’est du patrimoine ! » Heureusement chez Archimède,on ne reste jamais premier degré trop longtemps. Sur Ça Fly Away, ils prennent un malin plaisir à forcer le trait, le côté british-pop de la mélodie obéissant aux canons du Sergent Pepper : ça désamorce la situation, ça dissipe tout malentendu.
Concerné quand ça s’impose, léger quand il le faut, Arcadie affiche aussi une plus grande maîtrise dans l’écriture de chansons d’amour. L’amour qui vous tombe dessus sans prévenir (Julia) et qu’on ne veut surtout pas lâcher (L’amour à perpète)… L’amour qu’on cherche à enterrer (au sens propre du terme ! Mode d’emploi dans Oh viens ma chérie)… et l’amour qu’on a laissé échapper et qu’on retrouve… changé dans Au marché des Amandiers. Pour la première fois aussi, on trouve une chanson sur l’homosexualité avec Dis-le nous : « Ça faisait longtemps qu’on voulait écrire une chanson sur ce thème-là, explique Nico. Pas tant sur l’ho- mosexualité que sur la difficulté de le dire quand on vient d’un milieu rural, quand on habite dans une province reculée… »
On n’aurait peut-être pas réussi à écrire une chanson comme ça il y a quelques années
D’où cette chanson, adressée à un proche, composée guitare/voix dans une loge de tournée et conservée telle quelle sur l’album pour garder cette proximité, ce lien d’intimité, comme si la chanson s’adressait directement à lui.
Et puis… et puis il y a ce titre qui vient terminer Arcadie : Le grand jour. Ça faisait longtemps qu’un groupe français n’avait pas signé ce genre de chanson sur l’enfance, une chanson d’une pudeur et d’une honnêteté brutes : un truc qui ne tire pas sur les grosses ficelles mais qui va sans doute vous tirer des larmes. Là, Fred et Nico accèdent à un niveau supérieur de songwriting : « On n’aurait peut-être pas réussi à écrire une chanson comme ça il y a quelques années. Un équilibre savant. Ne pas avoir peur d’émouvoir sans vouloir émouvoir à tout prix. Creuser dans l’émotion sans être putassier. Une nuit entière à construire la maquette qui est pratiquement restée inchangée sur l’album. Des images qui collent à la musique… Nous sommes très fiers de cette chanson… Elle ne pouvait qu’être en dernier sur l’album parce qu’on ne pouvait rien ajouter derrière… »
C’est vrai, après une chanson comme ça, après un album comme ça, on ne peut rien ajouter : Archimède, Arcadie, 3e Album et Triple A.
Thomas Caussé, janvier 2014
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